C'est vrai, on peut penser à une citoyenneté du monde qui est une idée généreuse. Toutefois, il convient de ne pas mettre la charrue avant les boeufs. Le vote des ressortissants européens lors des élections municipales traduit l'existence d'une citoyenneté européenne dans le cadre de la construction de l'Europe. La mondialisation de l'économie et l'élargissement des marchés, la circulation des hommes et des marchandises, ne créent pas une conscience collective, un sentiment d'appartenir à une communauté de citoyens. Alors qu'il est déjà bien difficile d'établir une telle communauté au niveau de l'Europe, il serait absurde et contre-productif de l'étendre au monde.
Aux élus de gauche qui défendent cette conception hyperlibérale et mondialiste d'une foule d'individus se promenant dans le monde entier et acquérant au fil de leurs passages telle ou telle citoyenneté, je voudrais opposer les phrases de ce grand républicain qu'était Jaurès (Exclamations sur les bancs du groupe SRC) : « La nation, c'est le seul bien des pauvres. » Sachez défendre ce bien des pauvres ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)