N'en déplaise à la majorité, ces mineurs étaient tétanisés à l'idée de devoir raconter devant des visages inconnus leur vie, leurs souffrances, leurs faiblesses, leurs défauts, en un mot, leurs fautes. Le huis clos était la règle, ce qui permettait tant soit peu la confiance et la confidence. La parole était facilitée et l'échange pouvait avoir lieu entre le juge et celui qui attendait qu'on lui rappelle la règle. Car nous aussi, nous sommes respectueux de cette règle qui fait que nous pouvons continuer à vivre en société.
C'est cet ensemble de pratiques, frappées du sceau de l'humanité, que vous voulez démolir.
Nous socialistes, attachés depuis toujours à l'apport qualitatif du travail parlementaire dans l'élaboration des lois, nous demandons le rejet de cette proposition de loi, texte de circonstance, loi à la carte, loi d'émotion. Néanmoins, nous prendrons activement part aux débats et aux travaux sur la réforme de la procédure pénale qui doit se tenir cette année.
En attendant, mesdames et messieurs les députés, vous qui comme moi respectez cette chambre et les électeurs, ne tombez pas dans les travers de la course aux faits divers. Légiférons ensemble avec sérénité.
Voilà toutes les raisons pour lesquelles le groupe socialiste, radical et citoyen votera contre cette proposition de loi.