Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, nous avons débattu de la LOPPSI dans un contexte marqué, depuis 2002, par une augmentation de 32 % des violences à l'encontre des dépositaires de l'autorité, de 14 % vis-à-vis des personnes et par une hausse de près de 50 % des violences physiques gratuites. Ces chiffres signent un échec, celui de Nicolas Sarkozy (« C'est faux ! » sur plusieurs bancs du groupe UMP), qui s'occupe de la sécurité depuis 2002. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Cet échec est celui d'une orientation politique donnée aux forces de l'ordre à qui nous voulons rendre hommage. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Reste que votre politique du chiffre est clairement invalidée par la réalité. Malheureusement, la même logique a présidé à la conception de la LOPPSI.
Cette méthode, qui a pu connaître un apparent succès médiatique à ses débuts, dès lors qu'il s'est agi de traiter des dossiers « à chaud », a entraîné une inflation législative sans précédent : en moins de huit ans, dix-sept textes de loi ont été discutés et adoptés dans ce domaine et vous persistez, monsieur le ministre, dans la même logique – comme le montre l'idée inefficace d'un couvre-feu pour les mineurs de moins de treize ans. Malheureusement – et les Français ne s'y trompent pas –, cela ne marche plus.
La délinquance de tous les jours, les cambriolages, les agressions, les phénomènes de bande, la prolifération des armes à laquelle vous ne vous attaquez pas, la violence très inquiétante d'un certain nombre de mineurs, les agressions à l'école, la souffrance des victimes, illustrent une dérive générale de la société que personne ne peut ignorer.
Pour faire face à cette situation, nous avons refusé de jouer le jeu de la confrontation dépassée entre les tenants de l'excuse absolutoire qui considèrent qu'il n'y a que des victimes, et les partisans de la répression aveugle dont le seul souci est d'éliminer les auteurs de la délinquance, bref, entre les angéliques et les sécuritaires.
Les orateurs du groupe SRC se sont situés sur le seul terrain de la réalité des chiffres (« C'est faux ! » sur les bancs du groupe UMP), réalité que vivent les Français, avec pour seul souci celui de l'efficacité. (« Il a raison ! » sur les bancs du groupe SRC.)