Monsieur le ministre, je serais tenté de dire : chiche, mais combien mettez-vous sur la table ? Si je dis cela, avec beaucoup de respect mais sans moins de conviction, c'est parce que le problème, c'est que l'offre de logement social, et particulièrement en Île-de-France, est insuffisante pour répondre à la démarche que vous considérez devoir initier.
C'est tellement vrai que dans bon nombre de nos territoires, la question ne se règle pas entre l'institution de la police et le niveau ministériel, voire préfectoral, mais tout simplement entre le maire et le commissaire. Dans le Val-de-Marne, je peux vous citer de nombreuses communes – mon collègue Bénisti peut en témoigner – dans lesquelles c'est le commissaire de police et le maire qui traitent ces problèmes. Pourquoi ? Parce que l'offre de logements est insuffisante. C'est pour cela que nous avons soutenu l'idée que l'investissement, sur le territoire francilien, parce qu'il faut fidéliser, ce dont nous sommes tous d'accord, se concrétise non pas seulement en dédiant des paquets des logements de fonctionnaires, mais par des opérations volontaires du type de celles que conduit parfois l'État quand se crée un foyer de jeunes travailleurs – ou de jeunes actifs, comme on dit maintenant –, sur lequel on réserve des places.
La déclaration d'intention, c'est très bien, monsieur le ministre ; mais pour l'instant, ce sont les instruments mis ordinairement entre les mains des bailleurs et des maires pour loger les fonctionnaires que nous voulons garder sur nos territoires. Si l'on veut passer à la vitesse supérieure, il faut une stratégie, non de déclaration, mais d'investissement de votre ministère dans la construction de logements sociaux dont une partie serait dédiée aux fonctionnaires de police.
Du coup, l'observation de M. Brard est exacte : le problème se pose exactement de la même manière pour les sapeurs-pompiers, et nous nous efforçons de le régler avec les chefs de brigade.