Pour ce qui nous concerne, nous autres députés, nous disposons d'une légitimité certaine : celle que confère le suffrage universel. Mais je reprends mon propos. Président de choc, donc, vous présidez RFI alors que cette radio a connu la plus longue grève de l'audiovisuel public depuis mai 1968 et que 20 % de ses effectifs ont été supprimés. Sur ce dernier point, le nombre de candidats au départ est supérieur à celui des départs prévus, ce qui vous oblige à demander à l'État les moyens de gérer les 69 départs volontaires « supplémentaires ». Cette situation sociale justifie, vous en conviendrez, le discours critique que je tiens.
Certes, on peut estimer que RFI doit évoluer, en particulier pour s'adapter à la nouvelle donne créée par Internet. Dans le même temps, il s'agit d'une radio emblématique, qui assure un rayonnement culturel et linguistique sans pareil. Cette radio était aussi la voix de la liberté quand le mur de Berlin divisait encore l'Europe.
La lutte contre les déficits ne peut tout justifier ! D'autant qu'à ma connaissance, RFI n'est pas la seule entreprise audiovisuelle publique qui connaît un important déficit. Pourtant, on ne demande pas autant d'efforts aux autres. À titre d'illustration, France 2 connaît un déficit de 137 millions d'euros, mais qui serait, semble-t-il, comblé par les recettes publicitaires supplémentaires obtenues en journée. On voit bien que la lutte contre les déficits n'est qu'une fausse excuse.
Je termine par France 24. On en parle beaucoup… au travers des nombreux placards publicitaires vantant les mérites de cette chaîne que nous pouvons admirer dans nos journaux. Mais lorsque je voyage à l'étranger, j'ai le sentiment qu'on en parle beaucoup moins que dans ces fameux placards publicitaires.