Nous avons voté le plan « phyto », dans le projet de loi relatif au Grenelle, essentiellement pour protéger la santé des agriculteurs – il y a trois fois plus de cancers du cerveau chez les viticulteurs et les arboriculteurs du Sud-Ouest que dans le reste de la population régionale – et celle des consommateurs. Cependant, la crise agricole touche l'ensemble des secteurs et est d'une ampleur telle que les producteurs redoutent tout ce qui peut affecter leur production ou leur revenu et, comme j'ai pu le constater lors du congrès d'Orama, auquel j'ai assisté avec Michel Raison, demandent une pause dans l'édiction de contraintes environnementales. Mais cette crise est essentiellement due au fait que l'Europe refuse toute harmonisation sociale et joue la concurrence contre la régulation. En l'absence d'harmonisation sanitaire, les viticulteurs espagnols utilisent, c'est vrai, des molécules qui sont refusées dans le Languedoc-Roussillon.
Cette crise est également due à la dérégulation mondiale. Nous appliquons à nos productions des contraintes environnementales que nous n'appliquons pas aux pommes de Chine, aux kiwis du Chili et aux poires d'Afrique du Sud. Et, dans le même temps, on multiplie les transports inutiles. Nous devons engager une réflexion sur le libéralisme que, bien à tort, vous soutenez.