Les réflexions de M. Paul m'amènent à aborder deux questions, peut-être un peu marginales, mais qui me semblent avoir tout de même leur importance.
Nous avons l'un des plus grands réseaux de lycées à l'étranger. Après le bac, nous recevons pourtant peu d'étudiants étrangers sortant de ces lycées français. Alors que les États-Unis viennent parfois chercher ces jeunes, en leur proposant des « packs » complets, pour les attirer dans leurs universités, nos établissements d'enseignement supérieur ont une politique extrêmement restrictive, à leur égard comme à celui des chercheurs : il leur est très difficile d'obtenir des papiers, de s'installer, de faire venir éventuellement leur conjoint.
Cette année, à Poitiers, lors de la rentrée, l'université avait invité six présidents d'universités étrangères, qui tous y avaient étudié. Il y a là le moyen de tisser des liens forts et de créer, puis de développer des réseaux. Or une circulaire, envoyée dans les préfectures, permet aux secrétaires généraux de vérifier la rapidité avec laquelle les étudiants étrangers mènent leurs études : en cas de redoublement, ce qui n'est pas inhabituel mais n'empêche pas ces étudiants d'être brillants par la suite, ils sont renvoyés chez eux !
Ces difficultés et ce mauvais accueil rendent nos universités peu attractives et peuvent nous pénaliser dans nos efforts pour nouer des relations commerciales, ou tisser des réseaux entre entreprises ou entre chercheurs.