Madame la secrétaire d'État, votre secteur de compétence est tributaire de la situation de notre appareil de production ; en même temps, il est étroitement lié à l'évolution de notre économie. On pourrait ainsi très bien imaginer une réduction de nos importations, donc une balance extérieure améliorée, mais qui correspondrait à une situation économique encore plus dégradée. Le commerce extérieur n'est donc pas un bon baromètre de l'économie : il n'est qu'un élément d'appréciation parmi d'autres.
Vous avez évoqué le crédit d'impôt recherche (CIR). J'ai le souvenir d'une rencontre avec la direction d'Alcatel, qui en parlait comme d'un revenu, d'une recette de fonctionnement. En tant que rapporteur pour avis de la commission des affaires économiques pour le budget de la recherche industrielle, je suis très critique à l'égard de ce dispositif. Toutefois, je ne demande qu'à être convaincu de son efficacité : disposez-vous d'éléments probants montrant que le CIR a favorisé le retour sur le territoire national de laboratoires de qualité ?
Les PME et les PMI ont émis de fortes récriminations à l'encontre du système bancaire, durant ces dernières semaines en particulier. Qu'en est-il ?
Il y a une trentaine d'années, nous avons créé au Havre une faculté des affaires internationales où, à côté de cours de civilisation, l'on enseignait le droit international et deux langues obligatoires, dont l'anglais. Cet établissement, qui existe toujours, a compté parmi ses étudiants des gens qui sont actuellement ministres dans leur pays. Continue-t-on à recevoir ainsi les futurs cadres étrangers ? J'ai le sentiment que l'on a abandonné ce qui constituait autrefois une force pour notre pays : la France savait accueillir des étudiants étrangers destinés à devenir, dans leur pays d'origine, des personnalités du monde économique ou politique – ce qui permettait de nouer de fructueux contacts.