Monsieur le ministre, ne croyez surtout pas que tout soit dit. Certes, une majorité va aujourd'hui voter un texte, mais cela ne signifie nullement que la machine que vous avez mise en marche atteindra ses objectifs.
Rappelons qu'un recours a été déposé devant le Conseil constitutionnel – nous souhaitons que celui-ci, dans sa sagesse, soit sensible aux arguments qui y seront développés tout autant qu'à l'importance de La Poste dans le contexte actuel. N'oublions pas non plus la lutte menée par les postiers, mais aussi par les populations, pour préserver le maillage postal.
Vous avez accepté d'inscrire dans la loi le principe de 17 000 points de contact. En soi, le seul fait de l'accepter suffit à éveiller les soupçons. C'est au sein de ces points de contact que les choses vont maintenant se jouer. Si quelques départements – dont les Hauts-de-Seine– ont vu augmenter, entre 2006 et 2008, le nombre de bureaux de poste de plein exercice, la grande majorité en a perdu au profit de structures offrant moins de services aux populations.
Vous avez mis en marche une machine infernale, celle qui conduira inéluctablement à la privatisation de La Poste si les postiers ou la population n'y mettent bon ordre.
Nous continuerons quant à nous, soyez-en assurés, d'expliquer et de dénoncer les enjeux de ce débat qui dépasse la seule question de La Poste, puisque c'est à l'ensemble des services publics que vous portez des coups avec la complicité de la Commission européenne. Nous resterons vigilants car il n'est pas question pour nous de vous laissez faire.