Merci, cher collègue, pour ce trait d'humour d'écolier qui me va droit au coeur.
On aurait pu penser en toute logique que ce projet, élaboré avant la crise, serait parmi les premiers à être abandonné. Le Président de la République n'a-t-il pas déclaré lors de ses voeux, le 31 décembre 2008 : « De la crise sortira un monde nouveau » ? Or il n'en a rien été. Vous reprenez les recettes d'avant la crise et maintenez un projet issu de l'idéologie même qui a mené à cette crise…
Après que les banques privées ont appelé l'État à leur secours – et nous avons presque tous accepté sur ces bancs le plan d'aide qui leur était destiné afin de protéger le financement de l'économie française et d'assurer les dépôts des particuliers –, il y a quelque chose d'anachronique à fragiliser la seule grande banque publique qui existe encore en France, La Banque Postale, à laquelle les Français sont si attachés.
La Banque Postale, elle, n'a rien demandé à l'État au moment de la crise financière. C'est l'une des rares banques françaises à n'avoir pas eu besoin d'être soutenue, preuve que son statut n'était pas si mauvais que cela.
Non seulement elle n'a rien coûté au budget de l'État mais elle a reçu un afflux d'épargnants – et pas seulement des petits – qui se sont précipités pour y placer leurs économies, estimant qu'elles seraient à l'abri dans le seul établissement français à ne pas avoir été fragilisé par la crise financière mondiale.