… même lorsque vous dites que La Poste pourra ainsi recevoir 2,7 milliards d'euros, et prétendez que cela aurait été impossible sans changer le statut de l'entreprise publique. Cette méthode porte un nom, monsieur le ministre : c'est du chantage, un chantage d'État, qui vise à tromper nos concitoyens – ce qui explique votre rejet du référendum – et à inscrire plus fortement La Poste dans un processus de libéralisation dont vous savez qu'il est inéluctable. Derrière votre refus du référendum, suinte votre peur de la clairvoyance du peuple !
De fait, ce sont tous les services publics qui sont menacés, tous ceux dont la proximité et la qualité ont fait la force et servi la cohésion sociale et territoriale de notre pays, tous ceux dont vous reconnaissez par ailleurs qu'ils ont contribué à amortir les effets de la crise sur nos concitoyens et sur les territoires. Alors, mélangeant allégrement « services publics » et « services au public », vous faites comme si les intérêts privés intéressés n'étaient pas à l'affût, en priorité, des fonctions profitables de La Poste. Dès lors, ce que vous appelez « réforme » a pour synonymes « régression » et « restauration », au sens historique de ce terme. C'est cela, votre politique.
Alors, parce qu'ils sont convaincus que la mission d'aménagement du territoire n'a rien à voir avec la recherche du profit, et que la mission d'accessibilité bancaire est étrangère à la possibilité, que vous avez voulu conserver à La Poste, de proposer du crédit revolving ; parce qu'ils refusent votre injustice et votre mépris à l'égard de milliers de salariés de La Poste ; parce qu'ils n'acceptent pas que le service public postal soit soumis aux règles du marché et de la concurrence « libre et non faussée » ; enfin parce que votre projet de loi est une étape lourde de sens sur la voie de la privatisation de La Poste, les députés du groupe GDR – communistes, Parti de gauche, Verts et Ultramarins – vous soumettent cette motion de rejet préalable. (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et SRC.)