Il ressort de cette discussion un certain nombre d'ambiguïtés. La première concerne le débat que vous avez voulu initier sur la votation. Selon vous, les gens qui y ont participé étaient désinformés. Pourtant, un sondage révèle les mêmes craintes de la part de personnes qui n'avaient pas voté. Vous oubliez de parler des manoeuvres d'intimidation des services préfectoraux à l'égard des collectivités territoriales qui voulaient organiser cette votation.
En réalité, nos concitoyens ont compris parce qu'ils avaient des exemples comme celui France Télécom. Je rappelle – nous le faisons régulièrement, même si cela ne vous plaît pas – que le processus de privatisation de France Télécom a été engagé avant mai 1997.
Nos concitoyens ont compris parce qu'ils ont l'exemple d'EDF. Actuellement, dans ma région, ceux qui voient les conditions difficiles dans lesquelles travaillent les quelques agents d'EDF restants, pour essayer de rétablir le courant, parce qu'il n'y a plus de moyens et parce que l'on a « rabioté » sur l'entretien et que cela se paie un jour, ont compris. M. Brottes l'a évoqué tout à l'heure, ils ont compris comme pour l'entreprise GDF, qui ne devait pas non plus être privatisée, que vos paroles ne valent qu'un instant.
Les vraies questions sont de savoir si la rentabilité immédiate ne passera pas avant l'investissement d'avenir, si les pressions sur les salariés n'augmenteront pas, comme celles que l'on a connues chez France Télécom et comme on commence à les connaître dans les autres entreprises privatisées ; si le service rendu ne sera pas encore un peu plus dégradé qu'aujourd'hui.
Nous condamnons tout cela. C'est ce que nos concitoyens refusent. C'est à cause de cela que vous ne voulez pas organiser ce référendum parce que vous avez peur de la sanction. Le vrai problème est là. Vous nous dites que la votation n'aura pas de valeur. Nous affirmons le contraire. C'est simple, allons au référendum et nos concitoyens trancheront.
Ceux qui parmi vous ont encore un doute doivent nous rejoindre pour organiser ce référendum. Il n'y a rien de déshonorant à demander l'avis de nos concitoyens parce que nous ne sommes pas d'accord. C'est en tout cas ce que proposent les membres du groupe SRC. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)