Et l'usager l'a compris depuis longtemps. Le service France Télécom n'a plus grand-chose de public. Aussi, le consommateur va voir la concurrence pour trouver moins cher. Mais les tarifs ne baissent pas, la comparaison des offres est incompréhensible, les cabines téléphoniques sont retirées du paysage, et le secteur rural attend le haut débit un peu comme Jacques Brel attendait Madeleine, qui ne viendra jamais, et comme demain on attendra le facteur, qui, certains jours, dans certains endroits, ne passera plus.
Autre exemple de biens et services de première nécessité : le service public de l'énergie, en voie d'extinction. GDF Suez, ce n'est déjà plus Gaz de France. Depuis sa privatisation en juillet 2008, l'État est seulement actionnaire minoritaire, tellement minoritaire qu'il a renoncé officiellement, à la veille de Noël 2009, à son pouvoir de décider de l'évolution des tarifs réglementés du gaz ! Désormais, ce seront donc les actionnaires majoritaires privés de GDF Suez qui décideront de quand, et de combien, on doit augmenter le prix du gaz. Feu les tarifs réglementés, feu les tarifs publics !
Et là, la Commission européenne n'a rien à y voir. C'est un choix consenti par votre gouvernement. C'est donc un choix politique, que vous devez assumer. Bientôt le service public du gaz aura vécu, d'abord et avant tout parce que l'État aura décidé de s'en désengager.
Pourquoi vous entêter, alors, à détruire aussi le service public postal ?