… mais reconnaissons que la situation budgétaire et la crise autant que l'imagination et les volontés de la majorité ont largement contribué au fait que les députés de la commission des finances aient été fréquemment sollicités. Cela étant, nous avons été élus à cet effet. Tâchons donc de bien faire les choses.
Ne nous contentons pas d'un jugement où l'euphorie et l'enthousiasme l'emportent sur la lucidité. Le déficit budgétaire initial avait été voté à 55 milliards d'euros. En réalité, il s'élèvera à 141 milliards d'euros. Tenter de faire croire que l'on est passé de 55 à 141 uniquement à cause de la crise serait aussi stupide que d'affirmer qu'un tel bond dans le déficit ne serait dû qu'aux politiques publiques menées par le Gouvernement avec le soutien fidèle de sa majorité.
La vérité, c'est que le déficit public s'élève, en cette fin d'année, à 8,2 %. Comme un rapport de la Cour des comptes l'a déjà suggéré et qu'un rapport imminent ne manquera pas de le faire, sur les 8,2 % de déficit public, 4 % sont structurels et 4,2 % sont effectivement dus à la crise.
Les 4 % d'origine structurelle sont un chiffre alarmant. À la fin de l'année dernière, le déficit budgétaire structurel était de 3,4 %. Nous constatons donc une aggravation qui représente 0,6 point de PIB, qui ne doit rien à la crise, mais tout aux politiques publiques.