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Intervention de Pierre Gosnat

Réunion du 22 décembre 2009 à 15h00
La poste et les activités postales — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Gosnat :

Rien n'obligeait à ce changement de statut, et le prétexte des moyens nécessaires à la modernisation de La Poste ne tient pas.

Vous prétendez que La Poste conservera un capital 100 % public, mais cette promesse ne convainc personne. Un autre ministre s'était engagé, ici même, à ne pas privatiser GDF. Devenu Président de la République, il décida la privatisation et la fusion de GDF avec le groupe Suez ; la leçon vient donc de haut.

Vous savez que, progressivement, l'État réduira sa part dans le capital de cette société anonyme au profit d'actionnaires privés et que, au terme du processus, les capitaux publics seront minoritaires. Il n'existe aucun exemple de pays européen ayant déjà libéralisé son secteur postal où les emplois, la présence postale et la qualité du service aient été maintenus. Partout, des milliers d'emplois ont été supprimés, des bureaux de poste ont été fermés et la qualité du service s'est dégradée.

Vous fermez les yeux devant cette réalité. En fait, vous êtes pleinement solidaire et acteur de la mise en oeuvre du dogme libéral qui préside à la construction européenne. Après les télécommunications, l'énergie et le ferroviaire, c'est le tour de la Poste, avec ses 285 000 salariés, sa présence territoriale, son prix unique du timbre, avec la perspective d'un service universel version rabougrie du service public postal. En fait, c'est tout le secteur public qui est menacé, alors que l'on sait son rôle protecteur face à la crise et qu'une étude de l'INSEE montre qu'il contribue à 69 % à la réduction des inégalités.

C'est bien cela que plus de deux millions de nos compatriotes ont compris en participant, au début du mois d'octobre, à la votation citoyenne. Vous affichez votre mépris à l'égard de cette initiative, alors qu'elle montre l'attachement profond de notre peuple au service public postal et sa volonté qu'il reste public. Nous vous avons d'ailleurs proposé d'organiser vous-même un référendum, ce que vous refusez tant vous craignez sans doute le verdict du peuple.

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