En Europe, les privatisations postales ont engendré une baisse de la qualité du service, une augmentation des tarifs et de nombreuses destructions d'emplois.
Toutes les enquêtes d'opinion révèlent que les Français sont très attachés au service public postal. L'énorme succès de la votation citoyenne sur La Poste l'a encore démontré de façon magistrale, sans appel, et il est regrettable qu'un référendum sur ce sujet ne soit pas organisé.
Pour nous, élus de gauche, les services publics doivent placer l'usager au coeur des dispositifs : ils sont l'un des instruments de la démocratie sociale. L'introduction des capitaux privés mettra en péril cette mission de service public. Cette privatisation progressive concerne donc toute la société, puisqu'elle aura des conséquences non seulement sur la présence postale, sur le prix des timbres, sur l'aménagement du territoire et le lien social, mais aussi sur l'emploi. Avec le basculement de La Poste dans le droit commun, l'emploi de personnels contractuels, qui n'était jusque-là qu'une possibilité, deviendra la règle. En l'absence de conventions collectives des activités postales, les opérateurs concurrents risquent de pratiquer une politique de dumping social dangereuse pour les salariés de La Poste. Les 2,7 milliards d'euros promis par l'État ne vont-ils pas surtout servir à financer un plan social ? La question mérite d'être posée.
Depuis plusieurs années, vous avez organisé la dégradation du service postal avec des réductions de personnel, avec des fermetures de bureaux de poste, mais aussi avec la banalisation du Livret A. Toutes ces régressions annoncent la fin du service public postal. La privatisation de La Poste conduira fatalement, au nom de la rentabilité, à une inégalité de service entre les territoires. C'est inacceptable. Nous devons rester fidèles à nos valeurs, et nous défendons le plus ancien et le plus emblématique des services publics, lesquels constituent dans leur ensemble le patrimoine de tous, et particulièrement de celles et de ceux qui n'en ont pas. Les services postaux sont au coeur des missions d'intérêt général : ne les tuez pas. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)