J'ai l'impression, chers collègues de la majorité, que, ce soir, l'opposition vous dérange, vous fatigue car elle représente une écrasante majorité de Français. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
La Poste est le dernier service public qui vient tous les jours chez chacun d'entre nous et auquel nous pouvons nous adresser quelle que soit notre condition sociale. Elle symbolise l'égalité et donc une partie de notre devise républicaine. C'est pourquoi votre projet, loin de cette symbolique, nous inquiète et nous paraît inacceptable à plus d'un titre.
En ce qui me concerne, moi qui suis, comme beaucoup d'entre vous, député d'une circonscription rurale, je m'interroge tout particulièrement sur l'article 2, qui traite de l'intégration des quatre missions d'intérêt général de La Poste.
Tout d'abord, je tiens à relativiser l'enthousiasme de votre gouvernement, pour qui la consécration de ces quatre missions est un élément fort, une sorte de victoire sur le libéralisme. C'est même presque une victoire contre vous-mêmes ! En fait, cette « victoire » ne fait que transposer les obligations rappelées par la troisième directive européenne ; elle est donc toute relative.
Mais au-delà de la déclaration de principe, je m'interroge sur sa traduction dans la réalité, sur sa concrétisation. Cela ne sert à rien, cela n'apporte aucune garantie supplémentaire si le financement des surcoûts des missions de service public n'est pas assuré.
Deux de ces points m'interpellent particulièrement dans la perspective de l'aménagement des territoires ruraux.
En ce qui concerne le premier, celui du service postal universel, toutes les garanties doivent être données afin qu'il participe au développement équilibré de nos territoires et à la nécessaire cohésion sociale et territoriale. Il faut réaffirmer l'indispensable égalité des citoyens devant le service public et garantir à tous les Français, sur n'importe quel point du territoire, la présence d'un service public postal qui offrira les mêmes droits à un même prix abordable pour tous.