Ce qui est consternant, c'est la manière dont la majorité s'y est prise pour arriver au fétu de paille. Prenons l'exemple de France Télécom ; je vais faire un peu d'histoire en essayant d'être, comme d'habitude, tout à fait objectif. (Sourires sur les bancs du groupe UMP.)
En 1993, sous le gouvernement Balladur, le Conseil européen acte la libéralisation totale du marché des télécommunications, fixée au 1er janvier 1998, en faisant une concession, le service universel, que j'ai évoqué tout à l'heure. Ensuite, sous le gouvernement Juppé, François Fillon, ministre en charge de ces questions, fait voter la loi du 16 juillet 1996, qui transforme France Télécom en société anonyme. À l'époque, grâce à la mobilisation des salariés, l'État est tenu de conserver plus de la moitié du capital. Mais – et ce n'est pas neutre – à la même époque, l'État coupe le lien qui l'unit à l'entreprise, pour ce qui est des investissements de celle-ci à l'étranger. Or, que n'a-t-on pas entendu quand France Télécom s'est mise à acheter tout et n'importe quoi au moment de la bulle spéculative !