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Intervention de Philippe Folliot

Réunion du 17 décembre 2009 à 15h00
La poste et les activités postales — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Folliot :

Nous sommes une famille nombreuse qui a un grand attachement pour La Poste, ce qui est profondément respectable. Vous savez, à l'époque, on entrait à La Poste un peu comme on entrait en religion, avec, à certains égards, une volonté d'apporter sa pierre à l'édifice du service public postal, avec tout ce que cela représentait. Dans notre Sud-Ouest, monter à Paris pour trouver du travail à La Poste était particulièrement important et significatif.

En restant dans le registre passionnel, j'évoquerai ce que j'aime beaucoup et ce que j'aime un peu moins.

Tout d'abord, j'ai particulièrement apprécié le très bon discours emprunt de responsabilité prononcé hier par M. Dionis du Séjour. Il a dressé un portrait réaliste et pas du tout caricatural du projet de loi, contrairement à ce que nous avons pu entendre ces deux derniers jours. Je vous le dis monsieur le ministre, avec mes collègues du Nouveau Centre nous considérons que ce texte va dans le bon sens.

Il peut être tentant pour chacune et chacun d'entre nous de tenir des propos grandiloquents à cette tribune et différents dans nos circonscriptions. En ce qui me concerne, j'ai toujours essayé d'être cohérent entre mes prises de parole ici et la façon dont les choses sont vécues sur le terrain. Il me paraît normal et légitime que La Poste s'adapte eu égard à l'évolution des modes de vie, de communication et à la baisse importante et significative du trafic du courrier, au-delà des problématiques d'adaptation juridique pour faire face aux évolutions dictées par la législation européenne.

La question est de savoir si La Poste restera un service public ou si ce texte constitue le premier pas vers la privatisation. À cet égard, certains orateurs ont fait référence à ce qui a été dit ici même, il y a quelques années, s'agissant de la situation d'EDF-GDF. Jusqu'à preuve du contraire, EDF est une entreprise à majorité de capitaux publics. Pour ce qui concerne GDF, à l'époque j'avais fait partie des quelques députés à considérer qu'il était imprudent de dire que GDF avait vocation à rester ad vitam aeternam contrôlé par des capitaux publics. Autant certains services doivent être au coeur de l'action de la régulation de l'État, autant notre position peut être plus nuancée pour d'autres. C'est le cas pour ce qui concerne la distribution de gaz car, après tout, pourquoi la distribution de pétrole ne serait-elle pas contrôlée par le public, comme cela a été le cas il y a longtemps au travers de la société ELF, pour ne pas la nommer ? En fonction de ces éléments, j'estime donc que cet argument ne peut pas être transposé ici. Ce texte comporte suffisamment de garanties pour assurer la pérennité de la présence d'un service public postal dans notre pays. Bien entendu, 99 % de nos concitoyens sont contre la privatisation de La Poste, mais en tout état de cause, l'objet du présent projet de loi n'est assurément pas de privatiser ce service public. Il vise au contraire à lui donner les moyens de pouvoir faire face aux mutations à venir.

La Poste, disais-je, doit s'adapter et évoluer. Lundi prochain, je vais participer à l'inauguration des bureaux de poste rénovés d'Alban et de Lacaune, dans la montagne tarnaise. Il me paraît éminemment positif que le service public postal s'adapte pour que l'accueil du public soit de meilleure qualité. En tout état de cause, même si nous venons d'inaugurer le bureau urbain de Castres L'Albinque, les rénovations de bureaux ne doivent pas être réservées au seul secteur urbain, et nos campagnes doivent également pouvoir en profiter. Nos concitoyens du secteur rural ont effectivement droit à la même qualité d'accueil et de service que celle que l'on peut trouver en milieu urbain.

En ce qui concerne les problématiques du secteur rural, je voudrais dire deux ou trois choses qui me paraissent essentielles.

S'agissant, tout d'abord, de la transformation de bureaux de poste en agences postales communales, évoquée par de nombreux orateurs, il me paraît essentiel de faire preuve de pragmatisme. Les situations sont effectivement très différentes d'un secteur à l'autre, pour ne pas dire d'un village à l'autre, et une agence postale communale ouverte toute la journée est souvent préférable à un bureau de poste ouvert une paire d'heures dans la journée.

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