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Intervention de Pascal Deguilhem

Réunion du 17 décembre 2009 à 15h00
La poste et les activités postales — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Deguilhem :

À ce sujet, le président Bailly a, lors de son audition par la commission des affaires économiques, contourné ma question relative au devenir des salariés de Phil@poste, notamment ceux de l'imprimerie de timbres de Périgueux et Boulazac : le navire amiral de la philatélie française, pourtant aux marges des missions de service public, est déjà gravement exposé aux torpilles du libéralisme et de la concurrence. Cette filiale, qui ne compte que 600 salariés – sur un total de 280 000 pour l'ensemble du groupe –, a donc tout à craindre de l'évolution du statut. J'aimerais, monsieur le ministre, que vous nous donniez votre sentiment sur ce point, puisque vous avez déclaré que les postiers ne seraient pas la variable d'ajustement de la modernisation de La Poste – nous verrons bien.

Contrairement à ce que vous prétendez, il n'y a fantasmes ou chimères ni dans cet hémicycle, ni dans les centres de tri, ni dans les sacoches des facteurs. Notre opposition au changement de statut est justifiée par une vision d'avenir : l'impérieuse nécessité de garantir au plus près des populations, dans des conditions d'accueil et d'accès aux services satisfaisantes, un service public de qualité, lequel est déjà lourdement mis à mal aujourd'hui.

Au risque de vous décevoir, tous les territoires, contrairement à ce que vous dites, ne sont pas traités de manière égale. Beaucoup se sentent oubliés, ce qu'un certain nombre de collègues de la majorité pourront confirmer. Ces territoires oubliés ne sont pas archaïques : ils en ont assez d'être privés de téléphone pendant des semaines, voire des mois, et d'une réception convenable des chaînes de télévision classiques –d'ailleurs cela ne s'arrangera pas avec le passage au numérique – ; ils en ont assez d'attendre l'ADSL, d'être les derniers à être réalimentés par EDF lors des pannes d'électricité, comme ce fut le cas, il y a dix ans, avec la grande tempête à la suite de laquelle les campagnes sont restées privées d'électricité pendant un mois. Les habitants de ces territoires veulent voir le facteur leur apporter le journal tous les jours ouvrables ; ils veulent réaliser leurs opérations postales et bancaires sans être obligés de faire trente kilomètres pour récupérer leur courrier à Saint-Germain-des-Prés – dommage que le président de la commission, qui connaît bien ce problème, ne soit pas là.

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