…, qui, en 2004, alors qu'il était ministre de l'économie, promettait à la tribune de l'Assemblée nationale que l'entreprise continuerait d'appartenir à l'État à 70 %.
On sait ce qui est advenu : aujourd'hui, l'État ne détient plus que 35 % du capital et GDF a fusionné avec Suez, scellant ainsi sa privatisation. Je rappelle que la loi sur le secteur de l'énergie a ramené de 70 % à 35 % la participation de l'État au capital de GDF. Comment cela a-t-il été possible, alors que la loi sur le service public de l'électricité, en 2004, et la loi portant sur les orientations énergétiques, en juillet 2005, avaient inscrit dans le marbre l'importance stratégique du caractère public de GDF ? En somme, quand une loi vous gêne, vous en faites une autre, comme bon vous semble, sans tenir compte de l'intérêt général. (Approbations sur les bancs du groupe SRC.)
Voilà pourquoi la possibilité de préserver le capital public de l'entreprise une fois abandonné son statut d'établissement public nous inspire de sérieux doutes. Ne soyez pas surpris que nous n'accordions plus aucun crédit à vos discours !
De fait, vous n'avez fourni aucune démonstration convaincante de la nécessité de modifier le statut de La Poste. Si vous souhaitez le faire, c'est bien pour en modifier finalement la propriété ; sinon, à quoi bon ?
Pour appuyer votre argumentation, vous nous citez en exemple des pays européens qui ont déjà libéralisé leurs secteurs postaux. Mais en Allemagne, par exemple, où la poste a été privatisée en 2000, on compte aujourd'hui 13 000 bureaux de poste – au lieu de 26 000 auparavant –, qui ne sont plus en majeure partie que de simples points de vente filialisés dans des supermarchés. En outre, la moitié des effectifs ont été supprimés.
Quant aux Suédois, ils ont expérimenté il y a quelques années une mise en concurrence analogue à celle que vous souhaitez imposer.