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Intervention de Michel Vergnier

Réunion du 15 décembre 2009 à 21h30
La poste et les activités postales — Reprise de la discussion

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Vergnier :

On l'a trompé pour EDF. N'avait-on pas promis, la main sur le coeur, que le capital ne serait jamais ouvert et que l'entreprise ne serait jamais privatisée ?

Il se dit qu'il faut résister.

Il comprend les difficultés. Qu'on lui demande son avis, rien de plus normal. Il avait cru qu'il était possible de demander un référendum, grâce aux changements de la Constitution. Il s'est déplacé récemment pour le dire. Il a même écrit au Président de la République. Il attend toujours la réponse et, pendant ce temps-là, la machine infernale continue sa course.

Oui, monsieur le ministre, il faut donner des moyens à La Poste, Pierre le sait. Il sait aussi que cela est possible sans vouloir à tout prix réformer. Il a donc écrit à son député, celui pour qui il a voté, pour lui demander de refuser ce qui est proposé car il croit très fort que cela sera dans quelque temps – dans quelques semaines, dans quelques mois, peut-être dans quelques années – une très mauvaise chose pour lui, pour sa commune, pour son département.

Pierre a fermé la radio, pris le journal de la veille, bientôt peut-être il ne l'aura plus que deux ou trois fois par semaine. Ce ne sera pas facile pour les résultats sportifs. Tout à l'heure, il aura celui du jour. Il va surveiller l'arrivée du facteur ; il ira à la boîte ; peut-être pourra-t-il discuter quelques secondes.

Ce sera la première personne avec qui il parlera ce matin, pas longtemps, mais c'est déjà ça, se dit-il.

Pierre s'en est allé. Je l'ai bien connu. Il ne s'appelait pas Pierre d'ailleurs. C'est en pensant à lui et à ses semblables, que j'ai eu envie de modifier l'intervention beaucoup plus technique que j'avais préparée. Je sais, monsieur le ministre, que mes propos n'ont rien de scientifiques, mais j'ai souhaité ce soir laisser un peu parler mon coeur.

On dit que le coeur a ses raisons que la raison ne connaît pas. Moi, je préfère dire que sans coeur, il n'y a jamais de raison. (Vifs applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)

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