Et vous avez récidivé ce soir en nous expliquant, à la tribune, que la Société générale avait signé un accord avec la Banque fédérale américaine. Non, madame la ministre, ce n'est pas ainsi que cela s'est passé, et vous le savez aussi bien que moi. Après un rappel à l'ordre de la FED, la Société générale s'est précipitée dans la foulée, ce que je peux comprendre, pour signer un accord avec la Banque fédérale américaine parce que, pas plus qu'UBS, elle n'a les moyens de résister aux injonctions de la FED.
J'ai vu ce que disait la Banque fédérale américaine, et je m'étonne que vous traitiez le sujet avec autant de légèreté.
Nous vous avons auditionné à plusieurs reprises, ainsi que le gouverneur de la Banque de France après les premières secousses. Nous vous avons demandé si la situation était assainie. On nous a répondu par l'affirmative, que tout allait bien désormais et qu'il n'y avait plus de créances douteuses.
Je ne reproche pas à AIG d'avoir versé 11,9 milliards à la Société générale – après tout, elle est dans son rôle puisque c'est un rehausseur de crédits. Que l'assureur paie l'assuré n'est pas choquant en soi. Mais ce qui est plus compliqué, c'est que l'assureur paie l'assuré avec l'argent des contribuables américains. Vous avez confirmé que vous aviez vous-même appelé le secrétaire d'État au Trésor pour lui demander d'honorer cette créance parce que vous saviez que si elle ne l'était pas avec l'argent des contribuables américains, cette banque se serait retrouvée en grande difficulté.
Je continue donc à penser qu'on ne nous a pas dit alors toute la vérité.