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Intervention de Jean-Claude Sandrier

Réunion du 18 mars 2009 à 21h30
Projet de loi de finances rectificative pour 2009 — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Claude Sandrier :

Monsieur Hunault, ne prenez pas mes propos pour une critique – il arrive à tout le monde de manquer des séances – mais, si mon collègue Brard n'a pas fait de propositions, c'est que j'ai eu moi-même l'occasion d'en présenter dans le cadre de la question préalable. Vous n'étiez pas là quand je l'ai défendue, mais je peux vous en communiquer le texte, si vous le souhaitez. (Rires sur les bancs du groupe UMP.)

Tout à l'heure, j'ai évoqué la question de ces riches trop imposés qui partiraient à l'étranger. Un des mérites de cette crise pourrait bien être de mettre fin à cette illusion assez tenace que les riches seraient les moteurs du développement économique. J'insiste sur le mot « tenace » car le Président de la République a déclaré hier qu'on avait besoin des gens fortunés.

La réalité est tout autre et elle nous donne raison, ainsi qu'à de nombreux économistes. Je n'en citerai qu'un, qui est chercheur à Berkeley. Dans une interview qu'il a donnée au magazine Capital de décembre 2008, il déclare que nous avons vécu, en France et dans le monde, un grand creusement des inégalités dû à une forte hausse des hauts revenus qui a coïncidé avec une fiscalité plus favorable aux hauts revenus et à l'essor de l'industrie financière. En fait, c'est tout ce qui nous a conduits dans le mur.

Comme nous savons ce qui nous a conduits dans le mur, nous devons faire tout l'inverse, c'est-à-dire réduire les inégalités par une meilleure rémunération du travail. Vous ne le dites jamais, mais le travail c'est la seule création de richesse. Il faut donc une moindre rémunération du capital et des hauts revenus pour éviter « qu'un flot d'argent alimente toujours plus la spéculation », pour reprendre les propos de Patrick Artus.

En définitive, il faut éviter que ces riches, soi-disant providentiels, ne nous coûtent aussi cher en ayant gaspillé et fait évaporer autant de milliards d'euros qui manquent aujourd'hui au fonctionnement de l'économie.

Vous aurez compris que le renvoi en commission du texte c'est bien le minimum que nous puissions demander pour inverser cette logique qui nous a conduits dans le mur.

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