Monsieur Migaud, je pense aussi que l'on peut vraiment faire une différence entre les dépenses liées au plan de relance et à la crise, et les autres dépenses. La notion de dépenses structurelles est très importante. En segmentant ainsi les dépenses, nous ne manipulons pas les chiffres, et cette présentation n'est pas le fait de la créativité du ministre ou de son cabinet. Au final, nous parvenons à un solde négatif qui est ce qu'il est : je ne le conteste pas, je l'assume.
Vous soulignez, comme M. Muet, que l'activité économique de l'Allemagne recule plus que celle de la France alors que, relativement, ses performances en matière d'emploi sont meilleures que les nôtres. Vous nous invitez donc à suivre cet exemple.
Je souligne tout de même que l'Allemagne fait un usage massif du chômage partiel, ce qui induit une diminution moyenne des heures travaillées par salarié, avec un effet de l'ordre de 0,7 à 1 point sur les statistiques du chômage. Il faut aussi tenir compte d'un effet statistique lié à une modification de la définition du chômage depuis le 1er janvier 2009, avec un impact de 0,7 point sur les chiffres. Par ailleurs, la démographie joue, avec une baisse de la population en âge de travailler. Sans tous ces éléments, en octobre 2009, le chômage en Allemagne se situerait, en réalité, au-dessus des 9 %.