C'est une source qui vous est proche, madame Lagarde et monsieur Woerth : parmi les 14 000 bénéficiaires, le ministère du budget et des comptes publics a isolé – c'est une curieuse formule, mais je ne suis pas contre, puisqu'on crée des centres de rétention pour les travailleurs immigrés dont le seul défaut est de ne pas avoir les bons papiers – 3 506 contribuables du haut de l'échelle, ceux qui déclarent un revenu fiscal supérieur à 42 507 euros par an et qui possèdent un patrimoine de plus de 7,3 millions d'euros. Comme l'année dernière – c'est toujours votre ministère qui parle – ceux-ci concentrent une très grosse part du bénéfice puisqu'ils représentent le quart des bénéficiaires, mais ils absorbent 89 % des restitutions.
Le Gouvernement refuse d'alourdir les impôts des plus riches. Nicolas Sarkozy a mis en avant la compétition mondiale et le risque de fuite des capitaux. Je cite le Président de la République : « Je… », car il parle beaucoup à la première personne. Comme un grand personnage de notre histoire, qui disait : « L'État, c'est moi ! » Maintenant, ce serait plutôt : « Moi, c'est l'État » ! Le Président de la République dit qu'il ne veut pas enrichir Monaco. N'aurions-nous pas, par hasard, quelques moyens de pression sur Monaco ? Le général de Gaulle, lui, savait comment faire !
Nicolas Sarkozy continue : « Je ne veux pas enrichir la Suisse ! Je ne veux pas enrichir l'Autriche ! Je veux que les gens viennent dépenser leur argent et investir en France ! » Mais grâce à la pression qui s'est exprimée, l'Autriche et la Suisse viennent de s'engager à respecter les normes internationales. Bien sûr, les gens sérieux ne les croient pas, puisque l'OCDE avait déjà travaillé sur des listes qui s'étaient raccourcies au fur et à mesure que de tels engagements avaient été pris. Dès que ces pays ont été retirés de la liste, pour certains d'entre eux, ils ont renoué avec leurs vielles pratiques, et ce sans aucune sanction !
Certains de nos collègues, à droite de l'hémicycle, écoutent leurs électeurs.