Depuis trois ans, vous nous répétez que vous allez gérer à l'économie, faire des économies et réduire les dépenses, allant jusqu'à mesurer cela à 0,5 % près. Sans doute jugez-vous cet engagement opportun vis-à-vis de votre électorat. Pourquoi pas ? Je peux comprendre ce point de vue, même si je ne le partage pas. Le problème, c'est que vous vous évertuez à essayer de faire entrer le plan com dans le discours politique, nonobstant la réalité des chiffres.
Comme l'a fait remarquer tout à l'heure M. Migaud, vous vous félicitez de la maîtrise des dépenses, alors que nous battons des records en matière de déficit budgétaire. Voilà qui est surréaliste, d'autant que pour parvenir à cet exploit il vous faut essayer de faire la distinction entre les dépenses qui seraient imputables à la crise et celles qui ne le seraient pas. Comme si elles étaient dissociables dans la réalité ! À cet égard, je salue, après le président de la commission des finances, l'imagination de vos collaborateurs, à moins que ce ne soit la vôtre car je sais que vous en êtes capable. Cet exercice, qui vous a pris sûrement beaucoup de temps, offre pourtant peu d'intérêt car vous ne ferez croire à personne que nous sommes dans une période d'économies alors que le déficit budgétaire atteint 140 milliards.
De même, monsieur Bouvard, et je vous prie de m'excuser de vous avoir interrompu, à quoi cela sert-il de vous féliciter que l'État ait remboursé 2 milliards en oubliant de dire que cette somme se retrouve dans le déficit budgétaire et alors que l'on demande au Parlement d'ouvrir une autorisation de crédits de 61 milliards ? Ne nous racontons pas d'histoires, aucun journaliste ne nous écoute, mes chers collègues, essayons de nous parler simplement et ne vendons pas de la poudre de perlimpinpin !
Monsieur le ministre, nous ne vous reprochons pas le montant du déficit car nous savons bien qu'il y a eu une crise. Mais cela n'a pas de sens d'aboutir à de tels niveaux de déficit et d'entendre le chef de l'État proclamer urbi et orbi qu'il n'a pas été élu pour augmenter les impôts.