Or, vous persistez dans vos fausses opinions ! « Il y a encore des astrologues », ajoutait Jean Rostand, en pensant certainement déjà à vous par anticipation. Oui, nous l'avons vu depuis plusieurs mois : vos prévisions sont aussi fiables que celles des astrologues ! C'est loin d'être rassurant pour l'avenir !
Vous avez donc contesté l'appréciation de M. Emmanuelli concernant la vérité. Le problème de votre vérité, madame la ministre, est qu'elle est aussi extensible qu'un élastique. Ainsi, s'agissant des statistiques de croissance du PIB que vous avez indiquées à la commission des finances, vous ne les comparez qu'avec des pays qui donnent de vous une image flatteuse : le Royaume-Uni, les États-Unis ou encore l'Allemagne. Pourquoi ne pas les comparer avec l'Espagne, par exemple, qui, pour la dernière partie de 2008, est dans une situation meilleure que la nôtre ? Ou encore avec les Pays-Bas ? Il est vrai que le Président de la République n'éprouve que peu de respect pour les « petits pays », qui, à ses yeux, ne comptent pas ; c'est oublier qu'en leur temps, les Bataves dominèrent le monde…
Quand vous parlez du PIB, vous faites certaines comparaisons. Mais quand vous parlez des permis de construire, en faisant des comparaisons internationales, vous allez chercher l'Espagne, que vous n'aviez pas citée dans l'exemple précédent, parce que, dans un cas, cela vous sert, dans l'autre, cela vous dessert.
Vous ne nous avez pas parlé de la situation des salariés. Pourtant, madame la ministre, monsieur le ministre, si l'action politique a un sens, c'est en fonction de ce qu'elle permet de mettre en oeuvre pour nos concitoyens, pour notre peuple. La réalité de la vie de nos concitoyens, aujourd'hui, c'est ce qui se passe à Continental, par exemple. Les ouvriers viennent de toucher 1 700 euros de prime d'intéressement pour leurs bons résultats. En même temps, on licencie 1 200 d'entre eux.