Nous traversons une crise grave, et vous n'avez pas pris les mesures qui conviennent pour relancer la demande – dont vous avez vous-mêmes reconnu cet après-midi que son retrait est une cause importante de la situation actuelle. Vous mettez le pied sur l'accélérateur, mais vous nous enfoncez dans la crise. Voici donc une nouvelle loi de finances rectificative – vous venez ainsi d'inventer la loi de finances rectificative mensuelle, puisque vous laissez entendre qu'il y en aura d'autres. Gageons que sur le fond, elles ne changeront rien – conformément au souhait du Président de la République et du Premier ministre. Vous persisterez dans votre fidélité à vos dogmes.
Certes, vous prétendez avoir pris des mesures pour venir en aide aux plus modestes – encore que nous ne partagions pas la même définition de cette catégorie, si j'en crois les propos que vous venez de tenir, madame la ministre. Pour les plus riches, vous comptez en milliards d'euros ; pour les plus modestes, en millions, voire en centaines d'euros. Que valent 200 euros lorsqu'on est surendetté et que l'on ne touche plus terre ? C'est une somme dérisoire !
Je vous ai bien entendu souligner les multiples incertitudes qui persistent. Avant d'y venir, force est de constater que la situation vous échappe complètement. La logorrhée distinguant entre déficits structurel et circonstanciel – une bien belle invention – ne saurait faire illusion : aujourd'hui, vous ne maîtrisez plus rien. Le déficit dépasse 100 milliards d'euros, auxquels s'ajoute la mesure relative à la TVA, finalement obtenue. Ou faut-il croire que vous espériez in petto que Sainte-Angèle de Germanie bloquerait une fois de plus cette décision, vous permettant ainsi d'échapper à un engagement de campagne, grâce au populisme qui fait le charme discret du Président de la République ?