Madame la ministre de l'intérieur, vous avez déclaré à plusieurs reprises, tout comme le Président de la République, que les conflits du Proche-Orient ne devaient pas ressurgir en France. Hélas, la réalité est différente. Depuis plusieurs mois, des intrusions violentes de groupes d'extrême gauche accompagnés parfois d'élus, notamment Verts (Exclamations sur les bancs du groupe GDR), se multiplient dans les centres commerciaux, dans le but d'appeler au boycott de produits israéliens. Ce fut en particulier le cas en mars dernier dans des grandes surfaces du département de la Seine-Saint-Denis, notamment à Saint-Denis et à Aulnay-sous-Bois, puis dans d'autres grandes surfaces de banlieue où des produits alimentaires israéliens ou casher ont été retirés des rayons et jetés à terre pour signifier une pseudo-condamnation de la politique israélienne.
Ces actions, violentes et inquiétantes, seraient déjà au nombre d'une quarantaine, et il semble qu'elles continuent à se développer en toute impunité. Certaines ont d'ailleurs été filmées et sont visibles sur des sites Internet, où sont communiquées des listes de marques à boycotter, soit parce que les entreprises qui les commercialisent travaillent en Israël, soit parce qu'elles « ont des Juifs à leur tête », pour citer les termes employés sur l'un de ces sites. Ces agissements anti-israéliens ont un fort relent d'antisémitisme. (Approbations sur de nombreux bancs.) Ils sont inadmissibles et ont ému et inquiété la communauté juive de France, notamment en banlieue.
Madame la ministre, ces opérations commando et ces appels au boycott sont interdits. Ils ne sauraient pour autant rester sous silence, sans que les pouvoirs publics interviennent, d'autant qu'ils commencent à se banaliser. Il paraît nécessaire que des poursuites soient engagées contre leurs auteurs.