Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Didier Migaud

Réunion du 9 décembre 2009 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2009 — Discussion

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDidier Migaud, président de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire :

… qui réussit à communiquer sur les économies réalisées au cours de cette année budgétaire, alors que nous n'avons jamais autant dépensé et que le déficit n'a jamais été aussi élevé. Même la presse s'est fait avoir, puisque c'est en lisant les journaux, le lendemain de votre intervention à la radio et à la télévision, que j'ai découvert ces prétendus 2 milliards d'économies : je me suis demandé où elles étaient passées, ce qu'elles représentaient. Très intelligemment, vous avez annoncé qu'elles serviraient à rembourser les dettes de l'État vis-à-vis de la sécurité sociale.

Mais raisonner ainsi, c'est saucissonner les problèmes ! Vous avez fait des économies parce que la charge de la dette est moins importante, grâce à des taux d'intérêt moins élevés ; mais le niveau des dépenses est beaucoup plus élevé, en raison de la crise. Donc, globalement, vous avez fait, non pas des économies, mais des dépenses supplémentaires. Assumez-le ! Force est de constater une amplification de la dégradation de la situation de nos comptes publics.

S'agissant des recettes, je partage entièrement les propos du rapporteur général, qui a été excellent sur ce point. En effet, les recettes diminuent non seulement à cause de la crise, mais aussi à cause de choix budgétaires et fiscaux que la majorité a faits consciemment. Ainsi, selon le rapporteur général, les allégements d'impôts non gagés, donc financés par une aggravation du déficit, se chiffreraient à 100 milliards d'euros, dont 70 milliards depuis 2000. M. Carrez précise : « Le niveau extrêmement bas des recettes en 2009 ne s'explique pas seulement par l'impact de la crise économique. Il est également la conséquence des choix budgétaires faits depuis 2000, qui ont contribué à affaiblir la capacité de l'État à financer les politiques publiques qu'il met en oeuvre. » Il y a 70 milliards d'euros qui manquent !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion