Monsieur Bénisti, vous nous dites : pourquoi pas un élu local ? Dans ce cas, autant l'écrire dans la loi.
D'autre part, je n'ai évidemment rien contre les prix Nobel, mais regardez ce que sont les missions de cet établissement public. Parmi celles-ci, il y a la promotion à l'étranger, et à cet égard le choix d'une personnalité pourrait certes se justifier. Si le président de l'établissement n'était qu'un président, je serait d'accord avec vous. Mais là, vous nommez un président directeur général. Et quand on sait ce que sont les missions d'un directeur général dans un établissement public d'aménagement, honnêtement, pour le coup, le prix Nobel n'est pas la personne la plus compétente.
Quant à vous, monsieur Jégo, si vous avez cinq minutes aujourd'hui, venez sur le plateau de Saclay. Cela vous évitera de dire des bêtises. Vous dites que ça ne marche pas. Quand vous viendrez, vous verrez qu'en ce moment, nous sommes en train d'aménager les sept premiers hectares. Cela s'est fait sur la base d'un accord passé avec le préfet de région de l'époque, M. Landrieu, le maire de Palaiseau, le président de la communauté d'agglomération, c'est-à-dire moi-même, et l'AFTRP, L'Agence foncière et technique de la région parisienne. M. Landrieu souhaitait que, sur ce terrain qui appartenait au ministère de la défense, on fasse du développement économique, et qu'on y installe des établissements de recherche, suivant un plan d'aménagement qui avait été déterminé par les élus. Nous l'avons fait. J'ai révisé mon plan local d'urbanisme. L'AFTRP a acheté le terrain. C'est d'ailleurs son rôle. Nous avons signé un permis d'aménager. Vous pourrez donc venir avec moi inaugurer prochainement le centre Nano-INNOV créé par le Commissariat à l'énergie atomique. Vous pourrez également assister, peu de temps après, à l'inauguration du centre de recherche de l'entreprise japonaise Horiba, qui travaille dans le domaine de l'optique.
Nous passerons donc la journée ensemble, monsieur Jégo. Et vous verrez que tout cela a pu se faire sans établissement public spécifique, sans président directeur général, mais simplement parce que chacun a été à sa place : l'État a été dans son rôle de financeur et d'acquéreur du terrain ; j'ai été dans mon rôle, en tant que maire, pour organiser le plan local d'urbanisme et signer le permis de construire. C'est cela, la bonne méthode pour aménager le plateau de Saclay, comme d'ailleurs pour aménager l'ensemble de la région Île-de-France : la contractualisation entre l'État et les élus.
Je suis pour l'État, pour l'État républicain, mais pas pour l'État qui agit à la place d'autres instances. Parce que, si vous avez encore cinq minutes ce jour-là, je vous montrerai aussi toutes les fractures urbaines que l'État a créées dans les années soixante, lorsqu'il croyait avoir tous les pouvoirs et tous les droits, des fractures que nous sommes en train – comme vous dans votre secteur, certainement – d'essayer de réparer.
Ce que nous souhaitons, c'est que, encore une fois, ce futur établissement public exerce ses missions en étant dirigé de la manière la plus efficace, chacun étant à sa place.