Lorsque le Président de la République, le 29 avril dernier, à la Cité de l'architecture et du patrimoine, se découvrait un nouveau grand chantier, la construction d'un Grand Paris, il a souhaité convoquer les écrits de Victor Hugo, voulant poser les bases d'une ville de Paris qui, « étant l'héritière de Jérusalem, d'Athènes et de Rome, se devait d'incarner le vrai, le beau, le grand ».
Sept mois plus tard, qu'en est-il de ce grand projet ?
À cette heure tardive, je ne voudrais pas reprendre ce qui a été si bien dit par les élus de mon groupe et ceux du groupe GDR, mais pointer ce double contresens, cette régression fondamentale, ce retour en arrière que représente le projet de loi soumis aujourd'hui à notre discussion.
Contresens déjà, dans le cadre national qui est le nôtre depuis les grandes lois de décentralisation de 1982, que cette intervention de l'État pour reprendre la main, dans un déni démocratique, sans concertation préalable et véritable avec les élus. On cite Delouvrier, mais Delouvrier, c'est de Gaulle, et de Gaulle, c'est l'État jacobin, les trente Glorieuses, une croissance économique forte – sur des bases productivistes qui, avouons-le, ne s'embarrassaient pas à l'époque de préoccupations environnementales et encore moins de préoccupations sociales.