Dans ce contexte d'une reprise modeste, je voudrais souligner deux prises de position qui interviennent opportunément au moment où nous allons voter ce projet de loi de finances.
La première est celle du gouverneur de la Banque centrale européenne, cet après-midi. M. Trichet observe que la reprise est plus rapide que les prévisions ne l'annonçaient, tout en soulignant que l'indice de la production industrielle globale se situe actuellement au niveau de celui de 1998. Autrement dit, il constate que la crise a produit une chute de quinze points de croissance de la production industrielle en moins d'un an.
Mais le point fort de la prise de position du gouverneur de la BCE réside dans son appréciation des politiques de relance conduites par les gouvernements, et en particulier par le gouvernement français : réactives et efficaces, elles ont permis d'éviter, selon ses propres termes, une « dépression redoutable ».
Finalement, ces propos légitiment pleinement la stratégie du Gouvernement et de la majorité. De la part de celui qui fut, en d'autres temps, le pourfendeur d'une politique de déficit public au nom de la stabilité de l'euro, il s'agit incontestablement du plus beau compliment qui pouvait être fait au Gouvernement et à celle et celui qui ont la charge de conduire la politique budgétaire, pour avoir su tenir, au plus fort de la crise, et aujourd'hui encore, le cap d'une politique responsable, soutenant l'économie française tout en contrôlant strictement la dépense publique.