Je peux entendre ces arguments, monsieur le ministre, mais vous ne répondez pas à ma question. Le revenu médian est de 1 500 euros ; vous prétendez qu'à 5 000 euros la situation est déjà difficile. Alors qu'en est-il pour la moitié de celles et ceux qui travaillent et qui gagnent moins de 1 500 euros – niveau de revenu médian ?
Vous estimez, probablement à raison, que les foyers avec trois enfants et 4 000 euros de ressources mensuelles pour deux parents qui travaillent vivent une situation difficile dans les zones tendues, notamment en Île-de-France ; je veux bien en prendre acte. Mais imaginez simplement que la situation est encore plus pénible pour au moins la moitié des foyers, le revenu médian étant ce qu'il est !
Vous ne répondez pas à cette objection ; autrement dit, vous ne tenez pas compte de la structure des revenus des foyers de notre pays. Nous sommes l'un et l'autre de bonne foi avec ces exemples que nous nous livrons réciproquement ; je comprends que vous souhaitez répondre au problème des foyers gagnant 5 000 euros. Mais vous ne répondez pas au problème des 50% de foyers qui perçoivent des revenus inférieurs à 1 500 euros. Ou vous y répondez mal précisément parce que l'aide est, à notre avis, excessivement ventilée et ne peut donc être concentrée sur la moitié des foyers les plus modestes.