Cet amendement concerne le débat Paris-province. En période de difficultés budgétaires, il n'est pas scandaleux de s'interroger sur l'opportunité de créer de nouveaux équipements, surtout si leur ouverture bouscule ceux qui existent. Si Paris et sa périphérie souffrent de handicaps particuliers en matière d'accès à la culture, dont acte ; mais d'autres villes, comme Marseille, Lyon, voire Rennes ou Blois, connaissent des problèmes similaires.
Les DRAC mènent des actions d'aménagement culturel du territoire depuis de nombreuses années. C'est même la raison d'être initiale de la décentralisation culturelle. Ainsi, en Bretagne, le projet innovant « Scènes de territoire » vise à mieux structurer les zones périurbaines et rurales de la région, en créant un réseau de scènes de qualité, basé sur les structures existantes. En 2010, le financement du projet par la DRAC, d'un montant de 150 000 euros, a dû être pris en charge par le programme « Création », faute de crédits d'action culturelle. Le ministre peut donc transférer des crédits d'un programme à l'autre, sans que cela pose problème…
Telle est la réalité vécue sur le terrain par les acteurs qui, chaque jour, luttent en faveur de la démocratisation de la culture. Ils subissent des baisses de crédits, alors qu'on continue à créer sans cesse des équipements centraux – je parle bien entendu des opérateurs parisiens – qui, pour utiles qu'ils soient, n'en ponctionnent pas moins les crédits de fonctionnement à la disposition des actions actuellement menées. Les nouveaux équipements ne doivent pas fragiliser l'existant et, aujourd'hui, c'est à cet existant que nous devons consacrer en priorité notre attention. Doit-on, dans cette période particulière, créer de nouveaux équipements à Paris ? Ne devrait-on pas attendre, pour ce faire, une reprise économique que chacun espère voir advenir au plus tôt ?
(L'amendement n° 210 , repoussé par la commission et le Gouvernement, n'est pas adopté.)