Je m'en tiendrai dans un premier temps à l'amendement n° 204 qui vise à accroître les crédits indispensables à l'action « Transmission des savoirs et démocratisation de la culture ».
La baisse dramatique de 17,97 % des crédits de l'action culturelle, dits d'accès à la culture, couplée à une stagnation des crédits alloués à l'éducation artistique et culturelle, est d'autant plus inquiétante qu'elle est en totale contradiction avec l'objectif de démocratisation culturelle affiché par le Gouvernement. J'avais déjà souligné ce point l'an passé.
Rappelons les propos du chef de l'État dans la lettre de mission qu'il adressait à Mme Albanel en août 2007 : « Ces succès ne doivent cependant pas faire oublier les lacunes et les ratés : un déséquilibre persistant entre Paris et les régions, une politique d'addition de guichets et de projets au détriment de la cohérence d'ensemble, une prise en compte insuffisante des publics, et, surtout, l'échec de l'objectif de démocratisation culturelle. De fait, notre politique culturelle est l'une des moins redistributives de notre pays. Financée par l'argent de tous, elle ne bénéficie qu'à un tout petit nombre ».
Cette dernière affirmation est fausse. J'ai cité tout à l'heure le nombre des abonnés de certaines institutions culturelles de province, et le rapporteur spécial, Richard Dell'Agnola, a pu comme moi, constater l'affluence de leurs publics.
Reste que, selon les informations communiquées par le ministère, « l'effort budgétaire concernera particulièrement les établissements d'enseignement supérieur, l'éducation artistique et culturelle ainsi que les actions en faveur de l'accès à la culture de tous les publics ». Or je dénonce cette présentation fallacieuse et tronquée de l'évolution des crédits. Comment parler d'effort budgétaire en direction de l'accès à la culture quand les crédits de paiement baissent de 17,97 % ? Que deviennent les propos du Président si personne ne les prend au sérieux ?
Personnellement, alors que je suis loin d'être un thuriféraire du Président de la République, j'entends faire entrer dans les faits sa volonté affichée de consentir un réel effort pour l'accès à la culture.