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Intervention de Richard Dell'Agnola

Réunion du 12 novembre 2009 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2010 — État b, amendement 214

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRichard Dell'Agnola, rapporteur :

spécial de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire, pour la culture. Je répondrai globalement sur les amendements nos 214 à 218 , qui visent tous à réduire les crédits du programme « Création » au profit du programme « Transmission des savoirs et démocratisation de la culture ».

La commission des finances n'a pas examiné ces amendements auxquels je suis personnellement défavorable. Comme vous, monsieur Rogemont, je souhaite que les crédits du programme « Transmission des savoirs et démocratisation de la culture » soient renforcés, mais je regrette que vous ne précisiez pas quelles actions vous souhaiterez privilégier.

En outre, vous affirmez que les moyens dont bénéficie en région le spectacle vivant risquent une érosion, dont pâtiront les institutions, les compagnies et leur marge de manoeuvre artistique. Dans ce cas, pourquoi réduire les crédits du programme « Création » ?

À mon sens, le risque d'une diminution des crédits du spectacle vivant est aussi réel à Paris qu'en région. Les opérateurs prestigieux de la capitale, cités dans l'exposé des motifs, ne sont pas particulièrement favorisés, du fait de l'augmentation des coûts d'un théâtre – personnel, charges fixes – et de l'érosion de certaines recettes propres – produits financiers, location de salle.

Cependant, les grandes salles, dont le taux de fréquentation est en hausse, effectuent un important effort de diffusion et de pédagogie. Elles diversifient leur public par des actions et des programmes adaptés. Elles participent aussi à la démocratisation de la culture inscrite dans les contrats d'objectifs et de moyens signés avec l'État. Enfin, elles parviennent souvent à attirer les ressources du mécénat. En contrepartie de ces efforts d'économie et de financement, je souhaite que les directeurs de salles disposent d'une certaine prévisibilité financière pluriannuelle. En effet, si le budget est annuel, les contrats qu'ils signent avec l'État les engagent sur plusieurs années. Il serait regrettable que les aléas de la période budgétaire entrent en contradiction avec les engagements qui les lient pour trois ans.

La sécurité des moyens dont disposera le spectacle vivant passe par le développement de la contractualisation et la recherche d'un équilibre entre les différentes sources de financement : État, collectivités locales et mécénat. Cependant, en dépit des économies qu'il réalise, le spectacle vivant a du mal à dégager des marges de productivité. C'est pourquoi il s'efforce de développer les coproductions et de mettre en place une meilleure diffusion des spectacles. Les économies qu'il peut réaliser sur les charges de personnel restent cependant limitées. Bien que les départs en retraite ne soient pas remplacés, les gestionnaires ne disposent d'aucune marge de manoeuvre quant aux statuts et aux rémunérations des personnels statutaires.

Je citerai deux exemples. Le Théâtre national de la colline prévoit des interventions de remise aux normes et des travaux dans les nouveaux locaux. De même, l'Opéra comique doit entreprendre des travaux d'accessibilité et de réhabilitation. Ainsi, tous les opérateurs ont besoin du budget qui leur est affecté. C'est pourquoi je suis défavorable aux amendements nos 214 à 218 .

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