Avant de soutenir mes amendements, monsieur le président, je remercie M. le ministre du budget, qui a contribué à déployer une action importante du programme « Création » en faveur de la lecture.
Mais on n'a pas toujours raison quand on lit un document écrit par d'autres et vous avez eu tort, monsieur le ministre, d'affirmer que les crédits du spectacle vivant, particulièrement en région, sont en augmentation. Ils connaissent en effet cette année une croissance remarquable de 0,4 %, puisqu'ils passent de 655,73 à 658,37 millions, ce qui représente une hausse de 2,64 millions. Mais, dans le même temps, les crédits des opérateurs du ministère implantés à Paris se voient dotés de 5 millions. Cela signifie, qu'on le veuille ou non, que, à part le TNS, les opérateurs des régions enregistrent une baisse de 2,36 millions.
Alors même qu'on ne cesse d'appeler à un rééquilibrage en faveur de la province, les décisions ne suivent pas. C'est à croire que, dans notre République laïque, les voeux ne peuvent être que pieux. Je défendrai donc bec et ongles le travail de ceux qui, partout en France, se consacrent à faire vivre la culture, sous les quolibets de ceux qui dénoncent l'échec de la démocratisation culturelle pour faire le lit des baisses de crédits. Depuis plus de quarante ans, la même antienne parcourt les couloirs du ministère de la culture, bientôt suivie de la même sentence. L'échec de la démocratisation culturelle est mis en avant, surtout aujourd'hui où l'argent semble manquer. On a pourtant trouvé 3 milliards pour les restaurateurs. Or, où que j'aille – en Alsace, dans la région PACA, en Bretagne –, je constate que les salles sont pleines, comme en témoignent les 19 000 abonnés du Grand Théâtre de Provence ou les 12 500 abonnés du Théâtre de Bretagne. Combien de clubs de football de ligue 1 souhaiteraient en avoir autant ?
Même si la fréquentation de certains spectacles doit encore être développée, la culture intéresse le grand nombre et les Français sont de plus en plus nombreux à s'intéresser à elle. C'est pourquoi je propose que les cinq millions du programme « Création » soient attribués au programme « Transmission des savoirs et démocratisation de la culture », qui traite spécifiquement de l'accès à la culture.