Autrement dit, ce que Nicolas Sarkozy avait fait en tant que ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy, Président de la République, demande à sa majorité de le défaire. En outre, dans les années à venir, il est prévu de supprimer 8 000 postes de policiers supplémentaires d'ici à 2014. Les conséquences de ces suppressions, nous les vivons sur le terrain.
Quant aux annonces qui ne se concrétiseront jamais, je pense à celle de Nicolas Sarkozy sur la création, avant la fin de l'année, de cent unités territoriales de quartier. On en compte aujourd'hui trente-cinq ! Et de plus, le ministre de l'intérieur a annoncé que le dispositif était stoppé car trop gourmand en effectifs !
Le même gouvernement qui parle de fermeté, qui essaie de faire diversion en lançant des propositions inapplicables comme le couvre-feu pour les mineurs, bride les capacités d'action des policiers et des gendarmes en les privant des moyens nécessaires pour accomplir leur travail.
Nous considérons pour notre part que la priorité devrait être le déploiement d'une vraie police de quartier là où l'insécurité est la plus dure, avec des moyens de police judiciaire pour lutter contre l'économie souterraine. Cela suppose un changement radical de doctrine par rapport aux formes d'intervention policière actuelles, lesquelles sont superficielles et contreproductives parce qu'elles privilégient le maintien de l'ordre au détriment du contact avec la population. Cela suppose des réformes que chacun, sur ces bancs, attend depuis des années afin de mettre fin aux tâches indues, aux transfèrements dans la police nationale, en mettant en place de vrais critères d'affectation des policiers dans les circonscriptions où la délinquance est la plus endurcie.
Je m'associe à l'hommage rendu aux policiers et aux gendarmes par notre collègue Michel Hunault. Ce budget est, hélas, un mauvais budget qui ne donne pas les moyens nécessaires aux forces de l'ordre. Nous ne prendrons pas la lourde responsabilité d'appliquer de façon aveugle la RGPP à la politique de sécurité. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)