Le budget que vous nous présentez est un budget qui devrait tout de même nous permettre d'espérer. Espérer, d'abord, sortir enfin d'une crise de la filière pêche, qui, à terme, peut mener à une crise économique sociale et sanitaire et remettre en cause la sécurité alimentaire de nos concitoyens. Espérer également que nos marins puissent vivre de leur travail. Espérer, enfin, inverser la funeste tendance des vingt dernières années qui a conduit à détruire, à coups de plans opérationnels pluriannuels, la moitié de nos bateaux et à plonger nos ports dans des déficits abyssaux.
Le budget de la pêche traite d'une économie qui a vu la disparition, en 2008, de 625 emplois, portant à 24 196 le nombre de nos marins. Or, nous savons qu'un emploi à la mer induit trois emplois à terre. Avec 25 % de navires vétustes, c'est-à-dire mis en circulation avant 1980, la pêche française, c'est encore près de 7 400 navires, dont près de 5 000 en métropole, qui ont débarqué 567 000 tonnes.
C'est un secteur important sur l'ensemble du littoral, puisqu'il façonne l'économie dans son intégralité, soude les familles, fait vivre nos ports et nos communes, très souvent dépossédées de toute autre industrie. Au-delà de l'économie, ce sont des traditions, des savoir-faire, des exigences de qualité que nous devons préserver dans notre pays.
Lors de ma précédente intervention, en commission élargie, j'ai eu l'occasion de vous préciser les craintes et les préoccupations de la filière pêche. Je sais que vous êtes attaché à sa survie, puisque vous êtes présent aux côtés des parlementaires du littoral lorsque nous nous battons pour maintenir une pêche vivante sur tout le territoire.
Vous avez pu nous rassurer sur plusieurs points extrêmement importants sur lesquels j'avais particulièrement insisté. Il s'agit d'abord de la pêche au salut (Rires et exclamations) ou plutôt au chalut, voulais-je dire.