Qu'en est-il, concrètement, de la pratique sportive ? Savoir sauter, lancer et courir font partie de APSE, mais, pour ce qui est de savoir nager, nous sommes loin du compte, même si les instructions officielles de l'éducation nationale prévoient que la pratique de la natation, acquise au fil de la scolarité, soit maîtrisée en fin de cursus. Chaque année, on recense un grand nombre de noyades et l'on compte trop de zones blanches – ou plutôt de zones d'ombre – sur les territoires ruraux, où les élèves sont pénalisés : pas plus dans le primaire qu'au collège ou au lycée, ils n'accéderont à l'apprentissage de la natation ou de la maîtrise aquatique pendant les heures d'enseignement de l'EPS.
Certes, les collectivités ont consenti beaucoup d'efforts pour les infrastructures sportives traditionnelles, mais, faute de moyens, n'ont pu construire de piscines au niveau intercommunal. L'amendement propose par conséquent d'instaurer un prélèvement supplémentaire de 0,7 % sur les sommes misées aux jeux exploités par la Française des jeux, afin de doter le CNDS d'une recette qui servirait exclusivement à construire des piscines dans les territoires qui en sont dépourvus.
La maîtrise du milieu aquatique doit être une grande cause nationale, au même titre que celle de l'écriture, de la lecture et du calcul. Il faut que l'État affiche dans ce domaine une véritable ambition et stimule le partenariat de la sécurité et de la pratique des activités de loisirs aquatiques pour tous et partout. Le financement doit cibler en priorité cet enjeu majeur via le lancement d'un nouveau programme ambitieux s'inspirant d'un plan « 1 000 piscines ».