Je ne renie rien de ce que j'ai dit ce matin concernant ce budget de la jeunesse et des sports, qui est insuffisant, et qui l'est depuis de très nombreuses années. Je regrette la présentation qui en est parfois faite – et ce n'est certainement pas Mme Rama Yade, secrétaire d'État aux sports, qui est en cause, bien au contraire : je sais combien elle est attachée au développement de la jeunesse et des sports et combien elle cherche à faire progresser cette délégation. Mais certaines présentations pourraient laisser croire que ce budget est en augmentation. Or, ce n'est pas le cas !
J'aurais peut-être eu tendance à aller dans le sens de M. Michel Ménard, et à approuver cet amendement. Je comprends, malgré tout, l'attitude du Gouvernement, et en particulier de M. le ministre chargé des relations avec le Parlement, qui nous fait part d'un certain nombre de difficultés. En revanche, je suis en désaccord avec lui sur le fait que cet amendement serait satisfait : non, monsieur le ministre, il n'est pas satisfait !
Quand vous parlez de paris en ligne, ce sont, sauf erreur de ma part, 15 à 16 millions d'euros en année pleine qui ont été inscrits. Or, la loi n'entrera en application qu'au 1er juin 2010 au mieux : ce ne sont donc pas 15 ou 16 millions d'euros qui iront au sport de masse, mais plutôt 5 à 6 millions – pas plus.
Je peux donc comprendre cet amendement. Je m'en remettrai pour ma part à la sagesse du ministre, qui, je n'en doute pas, est grande. Mais reconnaîtra-t-on enfin, un jour, que le sport en France devrait être autrement mieux considéré qu'il ne l'est ? Je suis député depuis vingt-deux ans, et j'interviens sur ce budget de la jeunesse et des sports depuis vingt-deux ans : je ne le vois guère progresser ! On m'explique toujours qu'il y a telle ou telle raison, que l'amendement est satisfait, que tout ira mieux l'an prochain.
Mais ce sont les sportifs qui sont concernés ! Monsieur le ministre – je ne vous mets pas en cause, et vous savez toute l'amitié que je vous porte – les sportifs, les responsables, les bénévoles attendent autre chose que des discours : ce qu'ils attendent de nous, ce sont des moyens !
La situation, aujourd'hui, est délicate : c'est vrai ; je vous suivrai, mais j'aurais préféré que vous vous en remettiez à la sagesse de l'Assemblée. Cela n'aurait pas été mal ; quelquefois, nous avons du bon sens.