Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Michel Ménard

Réunion du 12 novembre 2009 à 9h30
Projet de loi de finances pour 2010 — Mission sport jeunesse et vie associative

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Ménard :

…que ces collectivités soient fortement sollicitées pour financer les investissements dans les CREPS.

Régions et départements investissent chaque année plus d'un milliard d'euros, soit cinq à six fois plus que le montant du CNDS. On comprend, dès lors, la forte inquiétude du mouvement sportif devant le risque d'aggravation des disparités territoriales en matière de pratique du sport et d'investissements dans les équipements, mais également de déséquilibre pour notre société, à laquelle contribue grandement le mouvement sportif associatif en termes d'éducation et de lien social.

Force est de constater que, entre le discours du Gouvernement et sa traduction en actes dans ce budget, c'est le grand écart : d'un côté, un budget peau de chagrin, privilégiant le haut niveau ; de l'autre, un discours rassurant, totalement déconnecté de la réalité.

S'agissant maintenant du programme « Jeunesse et vie associative », nous constatons également un budget en baisse. Examinons plus particulièrement deux actions nouvelles issues du Livre vert pour la jeunesse : d'une part, le fonds d'engagement citoyen ; d'autre part, le service civique.

Le recours au financement privé pour abonder le fonds d'expérimentation pour la jeunesse n'est pas sans poser question. Qui peut croire que Total et l'Union des industries et des métiers de la métallurgie, l'UIMM, qui se sont engagés à verser une contribution, le font de façon désintéressée ? Nous pensons que les missions de service public doivent être financées par l'impôt et non par du mécénat d'entreprise. Imposons donc davantage ces entreprises mais ne leur laissons pas le choix de leurs interventions dans les secteurs qui les intéressent.

Concernant le service civique, j'aimerais que le Gouvernement nous précise quelles sont ses projections budgétaires concernant, d'une part, les volontaires accueillis dans les collectivités et, d'autre part, les volontaires accueillis dans les associations. Le coût des volontaires accueillis dans les collectivités publiques ne sera-t-il pas imputé au programme « Vie associative » ?

Ces deux nouvelles actions – fonds d'expérimentation et service civique – masquent le désengagement massif et continu de l'État dans son soutien aux activités portées par les associations de jeunesse et d'éducation populaire. Cette tendance ne peut que nous interroger sur les intentions de l'État à l'égard de ces associations et des actions, pourtant essentielles, qu'elles mènent à destination de la population. Doit-on voir dans les orientations du PLF 2010 une volonté de l'État de se recentrer sur des mesures de réparation sociale et de remédiation en direction de la jeunesse, au détriment des politiques dédiées au temps libre éducatif des jeunes ? Doit-on voir dans ce budget une mise à l'index de la vie associative ? Doit-on rappeler le rôle irremplaçable de l'éducation populaire qui, par son action, évite que de nombreux jeunes aient besoin ensuite de mesures de réparation sociale ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion