Comme d'autres prestations et crédits d'impôt, le RSA est un soutien et non un statut.
Certaines personnes considérées statistiquement comme des « travailleurs pauvres » ne se reconnaissent pas comme tels. Ce sont des gens qui ont du mal à boucler les fins de mois, cher Pierre Méhaignerie, des personnes qui, par exemple, travaillent dans l'agroalimentaire à plein temps et peuvent se trouver en difficulté. Il faut qu'elles se considèrent comme des gens qui n'ont pas à rougir de bénéficier de la solidarité de la nation.
De même, je me rends régulièrement dans les départements agricoles. Les exploitants agricoles n'ont pas à rougir de percevoir le revenu de solidarité active en complément de leurs revenus professionnels, même quand ils se déclarent au réel ou au forfait, depuis que nous avons assoupli le dispositif pour aider les agriculteurs.
Si vous votez ces crédits, nous pourrons financer la montée en charge sans inquiétude et même en amorçant le dispositif « jeunes ». J'y reviendrai dans un instant.
Yves Jégo et d'autres intervenants ont insisté sur la question des objectifs de réduction de la pauvreté, qui est le fil conducteur de la politique de solidarité. Plusieurs l'ont également évoquée sur les bancs de l'opposition. Tant mieux. Il faut désormais que, chaque année, vous puissiez vous emparer des rapports d'évaluation qui seront rendus sur les objectifs de réduction de la pauvreté, que vous puissiez savoir où en sont les engagements pris par le Président de la République et le Gouvernement et vérifier le chemin parcouru.
Nous n'avons pas révisé ces objectifs du fait de la crise. Nous avons au contraire considéré qu'ils devaient nous obliger. C'est pourquoi nous avons pris diverses mesures – la prime de solidarité active, la prime de rentrée scolaire… – pour aider les plus défavorisés.
Il faudra continuer. Le RSA n'est pas le seul élément à contribuer à la réduction de la pauvreté. La revalorisation du minimum vieillesse, la revalorisation de l'allocation adulte handicapé sont également des données essentielles. Les mesures jeunes également permettront d'atteindre, je l'espère, les objectifs et ce d'autant plus facilement que vous serez là, chaque année, pour mesurer le chemin parcouru. Je remercie donc Yves Jego de s'être emparé de ce sujet des objectifs de réduction de la pauvreté. Les personnes en difficulté ont droit à des engagements de résultats en leur faveur.
Je souligne par ailleurs que les plus pauvres des plus pauvres ne sont pas oubliés. En ce moment même, le conseil des ministres adopte une communication sur la création d'un service public de l'hébergement d'urgence. Ce service public, nous sommes certains à l'avoir appelé de nos voeux quand nous étions militants associatifs.