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Intervention de Patrick Bloche

Réunion du 3 novembre 2009 à 17h00
Commission élargie des affaires économiques, de l’environnement et du territoire et des finances

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Bloche :

Après les interventions de Marcel Rogemont, Monique Boulestin et Valérie Fourneyron, l'opposition a déjà dit beaucoup de choses.

Comme à l'accoutumée, la conférence ministérielle de présentation du budget – j'étais à la vôtre comme à celle de vos prédécesseurs depuis sept ans – a été dominée par l'autocongratulation. Mais la réalité des chiffres rattrape toujours le ministre en place. En matière de gel de crédits, l'expérience des dernières années nous conduit à nourrir les plus grands doutes quant à l'exécution réelle du budget que vous nous présentez.

Les budgets de la culture sont comme les crus millésimés : il y a les années « patrimoine » et il y a les années « création ». Assurément, 2010 sera une année « patrimoine », bien qu'il s'agisse largement de rattrapage comme on l'a remarqué sur tous les bancs : le plan d'urgence Villepin, qui remonte à 2006 et qui avait permis de mobiliser 140 millions d'euros en deux ans, était une tentative pour mettre fin à la déplorable et coûteuse politique de stop and go en la matière.

Force est de constater que 2010 ne sera pas une année « création ». Avec 0,4 % d'augmentation des crédits affectés au spectacle vivant – soit une baisse de 0,8 % si l'on prend en compte l'inflation prévue –, je vous souhaite bien du courage, monsieur le ministre !

Permettez-moi de rappeler que votre prédécesseur avait reçu du Président de la République une lettre de mission qui déplorait l'échec de la démocratisation culturelle. Or les crédits correspondants connaissent à nouveau une baisse sensible : 10 millions d'euros. Même si l'on met à part la disparition de la subvention allouée à la Cité nationale de l'histoire de l'immigration, les actions en faveur de la démocratisation culturelle bénéficieront de moins de crédits en 2010 qu'en 2009 : baisse de 1,5 million d'euros pour les aides aux publics spécifiques, de 4 millions pour le soutien aux « pratiques amateur », de 1,5 million pour les nouvelles pratiques issues de la révolution numérique.

J'en viens à mes questions.

Quelle est votre réponse à la crise d'identité que traverse le Centre des monuments nationaux ?

Que pensez-vous de la menace de démantèlement qui pèse sur le Laboratoire de recherche des musées de France ?

Que pensez-vous du funeste déménagement de l'Institut national de recherches archéologiques préventives – l'INRAP –, qui montre à quel point l'archéologie est maltraitée dans notre pays depuis sept ans ?

Enfin, pour des raisons démographiques mais aussi budgétaires – le non-remplacement des départs à la retraite –, le nombre des conservateurs du patrimoine connaît une baisse tendancielle qui posera de graves problèmes dans les années à venir.

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