Cet amendement et ceux qui suivront ont pour objet de réaffecter des crédits destinés à M. le Président de la République.
En effet, des sommes importantes sont aujourd'hui prévues pour renouveler l'ensemble de la flotte présidentielle, composée de Falcon et d'un Airbus. Les montants engagés s'élèvent à plus de 185 millions d'euros en autorisations d'engagement et en crédits de paiement.
Nous avons été particulièrement choqués de découvrir de telles sommes, d'abord dans la loi de programmation militaire, puis dans le Livre blanc et, enfin, dans le bleu budgétaire. (Murmures sur les bancs du groupe UMP.)
« Choqués », le mot n'est pas trop fort. Le monde de la défense, les militaires les premiers, a aussi été choqué à la lecture de ces chiffres qui ont d'ailleurs été rendus publics de manière très discrète, en apparaissant sous une dénomination sibylline.
Tandis que les rapports présentés aujourd'hui dans l'hémicycle nous ont montré que les besoins des armées sont très importants, et alors que les déficits structurels de notre pays ne font qu'augmenter et que le dernier rapport du Secours catholique dénonce la montée de la pauvreté en France, il est absolument inadmissible que le Président de la République s'octroie 187 millions simplement pour se déplacer.
Que l'on ne vienne pas nous dire que les Falcon en question sont en très mauvais état puisque, d'après mes informations, il est question de les transférer à la patrouille maritime : s'ils sont bons pour cette dernière, ils doivent l'être aussi pour le Président de la République !
La sécurité de nos concitoyens me semble beaucoup plus importante que le transport du Président de la République et de ceux qu'il amène avec lui en voyage. (« Démagogie ! » sur les bancs du groupe UMP.)