Ma question pourrait s'adresser à pas moins de sept ministres, tant le dispositif des EPIDE, établissements publics d'insertion de la défense, semble dispersé.
Créés en 2005, ces établissements jouent un rôle majeur en matière d'insertion sociale et professionnelle, en faisant pour notre jeunesse le pari de la deuxième chance. Implantés sur l'ensemble de notre territoire, ils mettent en oeuvre un projet éducatif global et contribuent, à leur manière, à l'essor de notre pays et à la cohésion nationale.
Il existe aujourd'hui vingt EPIDE, qui proposent aux jeunes un parcours complet incluant un suivi personnalisé articulé autour de quatre axes : socialisation, formation, orientation et insertion.
Aux jeunes entre dix-huit et vingt-deux ans qui, du fait de l'échec scolaire, entrent dans l'antichambre de l'exclusion, voient leur chance d'entrer dans la vie active diminuer et perdent peu à peu l'envie de se battre pour l'avenir, ils proposent un parcours de huit mois à deux ans, au terme duquel ils retrouvent le sens de l'effort, de la discipline et finalement l'estime d'eux-mêmes.
Ces établissements attestent de l'utilité des militaires au coeur de la société civile. Ils prouvent que, au-delà des représentations caricaturales que certains s'en font, la défense représente aussi l'émulation, l'entraide et la main tendue. Dans la vie comme sur les théâtres d'opération prévaut la même logique, qui consiste à ne jamais laisser personne sur le bord du chemin. C'est pourquoi il est primordial de maintenir les crédits en faveur de ces centres et de leur donner les moyens budgétaires de remplir un véritable objectif d'intérêt général.
Le centre EPIDE de Bourges, situé dans mon département, accueille, depuis 2008, des promotions d'environ 90 jeunes. Sur le terrain, une équipe soudée se consacre à les remettre dans le droit chemin. Cependant, malgré une forte demande, elle ne peut être étoffée à cause du plafond d'emploi prévu par le programme 102. Il faudrait pourtant recruter douze encadrants supplémentaires pour l'année 2010 afin de porter le nombre de jeunes par promotion de 90 à 120.
À Bourges comme partout en France, les EPIDE sont victimes de leur succès et les listes d'attente s'allongent. Au vu de cette réalité, monsieur le ministre, je vous pose deux questions. Comptez-vous poursuivre l'implantation de ces centres dans notre pays ? Comptez-vous apporter plus de souplesse au recrutement des personnels d'encadrement ?