Je voudrais terminer sur un point, qui n'est pas de détail. Tout votre dispositif repose sur l'idée que la réforme du ministère de la défense doit permettre de dégager des économies qui seront intégralement réinvesties dans les équipements dont nos armées ont besoin. Encore faut-il, pour atteindre cet objectif, que deux conditions soient réunies.
La première, c'est que le coût des équipements n'augmente pas année après année par l'effet de l'étalement des programmes ou de la réduction de leur cible ou par l'effet des surspécifications. Prenons un exemple concret, le programme FREMM. À l'origine, en 2005, 6,5 milliards d'euros avaient été budgétisés pour dix-sept bâtiments. Aujourd'hui, 7,7 milliards pour onze bâtiments... Le budget a augmenté alors que la cible s'est réduite de six navires !
Enfin, il faut qu'il y ait une politique industrielle, d'autres en parleront mais c'est un sujet essentiel. Nous continuons à vous interroger sur les orientations de votre ministère en matière de politique industrielle, pour la navale comme pour le reste. Quelles alliances européennes envisagez-vous ? Sont-elles de nature à permettre le maintien sur le territoire national de compétences ? Pourrez-vous nous garantir que, dès lors qu'elles seront conclues, elles permettront à nos armées d'avoir les matériels au meilleur prix, ce qui est aussi une condition de la réussite de votre réforme ? (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)