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Intervention de François Cornut-Gentille

Réunion du 5 novembre 2009 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2010 — Mission défense

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Cornut-Gentille, rapporteur pour avis de la commission de la défense nationale et des forces armées pour l'équipement des forces et la dissuasion :

L'autre sujet lourd est celui des drones : il a également été évoqué par M. Viollet – nous attendons le rapport qu'il co-rédige avec M. Vandewalle. Certaines décisions doivent être prises à court terme ; au-delà, il faudrait dégager une vision, une cohérence, car on a l'impression que chaque armée a sa propre stratégie en la matière. Ne faudrait-il pas plutôt une vision globale – mais laquelle, avec quel équipement, et pour quoi faire ?

Sur le sujet des drones, je crois que notre démarche n'est pas complètement claire : il nous faut progresser.

L'indispensable modernisation de la conduite de nos programmes d'armement me paraît également appeler une grande vigilance. Sous l'impulsion de Laurent Collet-Billon, une grande réforme de la Direction générale de l'armement a certes été engagée. Mais la modernisation des programmes d'armement va, je crois, bien au-delà d'une réorganisation des services, et bien au-delà de la réécriture de l'instruction générale n° 1514 : on devrait parler d'une véritable révolution culturelle en la matière.

Nos ingénieurs de l'armement, nos industriels, nos forces elles-mêmes doivent vraiment repenser leurs méthodes de travail, depuis l'expression des besoins jusqu'à la mise en service. Ce ne sont pas de simples problèmes de circulaire et de réorganisation de services : cela suppose donc des évolutions considérables dans le management ; cela suppose des procédures d'arbitrage nouvelles ; cela suppose un dialogue avec le politique sur ces sujets – qui ne sont pas simplement des sujets d'ingénieur. Quelque chose de très ambitieux doit être mis en route.

J'évoquerai enfin un risque : celui d'un enlisement, d'une bureaucratisation de cette réforme. Les bases de défense, que nous avons évoquées tout à l'heure, doivent être – de mon point de vue et, je crois, du vôtre, monsieur le ministre – la conséquence de la réforme. Or, dans la façon de faire ici ou là, on a l'impression que ce qui devrait être une conséquence devient un objectif.

Je m'inquiète : je ne crois pas que nous fassions la réforme pour faire les bases de défense ; c'est plutôt le souci de l'opérationnel qui doit se traduire par la mise en place des bases de défense. Il faut suivre ce sujet de très près. C'est l'un des enjeux des discussions que j'ai avec M. Cazeneuve au sujet du suivi de la « manoeuvre RH ». Je pense aussi au maintien de compétences particulières au sein de nos armées.

En conclusion, je voudrais insister sur le rôle de contrôle de nos assemblées. Je ne rentrerai pas dans le débat à la mode sur le rôle du Parlement ou de l'« hyper-Parlement » – ce n'est pas le problème.

Face aux points dont j'ai indiqué qu'ils méritent notre vigilance, quels que soient votre engagement personnel, votre ténacité, votre talent, monsieur le ministre, quelle que soit la bonne volonté des gens qui vous entourent, je pense que vous avez besoin de cet aiguillon extérieur pour avancer.

Cela suppose peut-être un Parlement plus rigoureux ; cela suppose un engagement et un travail parlementaire plus approfondi ; cela suppose aussi une ouverture plus grande de votre ministère. Dans cet esprit, nous sommes vraiment vos meilleurs alliés pour la réforme de ce ministère. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP et sur plusieurs bancs du groupe SRC.)

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